😬 Cette sensation que tu “fais semblant”
Tu connais ce moment gênant où tu te lances en anglais — à l’oral, à l’écrit, peu importe — et dans ta tête, c’est la panique :
“Je suis pas légitime”,
“Je fais sûrement plein de fautes”,
“Les autres parlent mieux que moi”,
“Je vais me faire griller…”
Ce doute constant, cette impression d’”arnaquer” quand tu t’exprimes en anglais, c’est ce qu’on appelle le syndrome de l’imposteur. Et il est terriblement courant, surtout chez les adultes, et surtout chez les francophones.
🤯 D’où vient ce syndrome (et pourquoi il est aussi tenace)
Il naît souvent de plusieurs facteurs, qui mis ensemble forment un cocktail explosif :
- L’école nous a appris que faire une faute, c’est mal (merci les dictées rouges).
- Les natifs nous semblent intouchables.
- On a une image très rigide de ce que c’est que “bien parler” : vocabulaire riche, grammaire parfaite, accent irréprochable…
- On se compare aux autres. Tout le temps. (Et souvent, on surestime leur niveau et on minimise le nôtre.)
Ajoute à ça un peu de perfectionnisme, et tu obtiens : “Je parle, mais j’ai honte.”
🎯 Ce qu’il faut comprendre : être imparfait ne veut pas dire être illégitime
C’est une erreur courante de croire qu’on doit atteindre un niveau parfait pour avoir le droit de parler anglais.
Mais… si tout le monde attendait d’être parfait pour parler, personne ne parlerait jamais une deuxième langue. Sérieusement.
Même les bilingues font des fautes. Même les natifs se corrigent parfois.
Tu as autant ta place dans la conversation qu’eux. Même si tu cherches tes mots. Même si tu fais des pauses. Même si ton accent est un peu français.
💬 Anecdote perso : la première fois que j’ai osé prendre la parole en anglais à l’étranger
J’étais à Édimbourg, dans un petit café, et je voulais demander si le carrot cake était fait maison.
Dans ma tête, c’était simple. Mais à l’oral, c’est sorti en mode :
“Is the… uh… this carrot… cake… home… made?”
La serveuse m’a souri. Elle a compris. Elle m’a répondu.
Et tu sais quoi ? Ce moment-là, aussi maladroit soit-il, m’a boosté pour tout le reste du voyage. Parce que j’ai osé. Et que ça a marché.
✅ Comment le dépasser concrètement (sans attendre un déclic magique)
Voici quelques pistes très concrètes pour sortir de ce piège mental :
1. Parle même quand tu ne te sens pas prêt(e)
Attendre d’être “prêt” pour parler, c’est comme attendre d’être musclé pour aller à la salle de sport. Tu te sens jamais totalement prêt. Tu y vas, tu t’entraînes… et un jour, tu te rends compte que tu l’es.
2. Célèbre chaque phrase prononcée
Même les plus simples. Même bancales.
Tu as parlé en anglais aujourd’hui ? C’est une victoire.
Tu as demandé ton chemin, commandé un café, laissé un commentaire ? Bravo.
3. Arrête de te comparer (surtout aux natifs)
Tu es en apprentissage, pas en compétition. Et surtout :
👉 Ce que tu vois des autres, c’est leur résultat.
👉 Ce que tu ressens chez toi, c’est tout le processus.
Tu ne vois pas leurs erreurs, leurs hésitations, leurs débuts.
Mais tu peux être sûr(e) qu’ils en ont eu aussi.
4. Entoure-toi de gens bienveillants
Que ce soit dans un cours, un groupe d’échange, une appli comme Fluentio… cherche des partenaires d’apprentissage qui te soutiennent, pas qui te jugent. L’ambiance change tout.
5. Change ton discours intérieur
Au lieu de penser :
❌ “Je suis nul”
Essaie de penser :
✅ “Je suis en train d’apprendre.”
C’est tout bête, mais ton cerveau s’en imprègne. Et ton estime suit.
💡 Ce que le syndrome de l’imposteur dit vraiment de toi
En réalité, si tu ressens ça, c’est que :
- Tu te soucies de bien faire
- Tu veux t’améliorer
- Tu prends ton apprentissage au sérieux
Et ça, c’est tout sauf un problème. Ce n’est pas une preuve que tu es “faux”. C’est une preuve que tu es engagé.
🧘 En résumé
Le syndrome de l’imposteur en anglais ne part pas d’un coup.
Mais il se dissout doucement, à force d’oser.
À chaque mot prononcé, à chaque message envoyé, tu lui coupes un peu les ailes.
Tu as le droit de parler anglais, même avec des fautes, même en hésitant.
Tu n’as rien à prouver. Juste quelque chose à partager.
Et c’est déjà énorme.